Heaven Shall Burn – Of Truth And Sacrifice

Avis personnel

Heaven Shall Burn est l’un des premiers groupes à m’avoir initié au metalcore avec leur titre « The Weapon They Fear », tiré de leur album « Antigone » sorti en 2004. Ce titre tournait en boucle à l’époque, et même s’il était plus hardcore que metal-deathcore, il avait quelques touches bien violentes.

J’avoue avoir plus ou moins laissé de côté le groupe après cet album, m’étant tourné à l’époque vers des formations plus mainstream – cet opus est donc la bonne occasion de se replonger dedans et de voir ce que le quintet allemand nous à sorti.

A première écoute, en effet, même si je ne suis pas très fan d’habitude du deathcore, et de ce growl très agressif, je dois avouer que le chant de Marcus Bischoff se marie bien avec les rythmiques rapides de guitare, et les mélodies plutôt cristallines.

 Titres phares : Übermacht, Protector, Thoughts and Prayers, My Heart and The Ocean

Note :

Première écoute de "Of Truth And Sacrifice"

Ce que l’on retient de la première écoute, c’est que leur musique ne fait pas de cadeau. Des rythmiques rapides, tranchantes et des mélodies claires et limpides viennent assoir le chant brutal et direct. « Straight to Your Face » comme dirait l’autre.

« Of Truth and Sacrifice » est un double album, composé de deux parties donc, « Of Truth » d’un côté, et « And Sacrifice » de l’autre.

Comme tout bon groupe allemand qui se respecte, on a droit à un titre en germain, « Übermacht », qui, dans la trempe de Rammstein, est une chanson très lourde et robotique. Le mid-tempo de la chanson tranche avec les blasts incisifs. Ce morceau a d’ailleurs eu droit à son clip, étant d’ailleurs le 4ème clip officiel du groupe pour cet album, après « My Heart And The Ocean« , « Protector/Weakness Leaving My Heart » et « Eradicate »

Le groupe propose également un morceau dont le titre est en français, « La Résistance », et au vu de l’artwork et des quelques titres de chansons, on peut se demander si le sujet principal de cet album ne serait pas lié au monde militaire, la guerre, la rébellion… A voir.

Autre point marquant, la longueur des chansons. Avec toutes en moyenne toutes plus de 4″30 minutes au compteur (15 chansons sur 19), nous avons même droit à une chanson à  8″53, une à 8″25 et une à 7″31 !

AllemandDeathcoreDeathcore Mélodique

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En bref…

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Le chroniqueur

Infos sur l'album - Track Listing




Of Truth :

  1. March Of Retribution
  2. Thoughts And Prayers
  3. Eradicate
  4. Protector
  5. Übermacht
  6. My Heart And The Ocean
  7. Expatriate
  8. What War Means
  9. Terminate The Unconcern
  10. The Ashes Of My Enemies

And Sacrifice :

  1. Children Of A Lesser God
  2. La Résistance
  3. The Sorrows Of Victory
  4. Stateless
  5. Tirpitz
  6. Truther
  7. Critical Mass
  8. Eagles Among Vultures
  9. Weakness Leaving My Heart

Date de sortie : 20/03/2020

Label : Century Media

A écouter en premier :

Track by Track

#1 - March Of Retribution

On commence l’écoute de cet album par le premier titre, « March of the Retribution ». Si l’on observe déjà juste le titre, on peut aisément confirmer que la thématique de l’album sera la révolution, la guerre ou en tout cas un sujet s’y rapportant.

Morceau très cristallin sur le début, l’arrivée de la batterie et de gros riffs bien lourds dès la 20ème seconde nous prouve que l’on va écouter du deathcore bien gras. Cette intro claire me fait penser un peu aux mélodies de Devildriver, type « Just Run ». La fin de l’intro est en fait le prélude de la chanson suivante « Thoughts and Prayers ». Elle se termine par un enchainement de roulements de batterie, annonçant clairement que le prochain morceau ne sera pas une balade.

#2 - Thoughts And Prayers

Et ben voilà ! On rentre direct dans le vif du sujet avec un titre bien lourd, rapide et puissant ! Du growl à donf, une double pédale qui s’enflamme et des riffs cinglants. Ce premier morceau nous met dans l’ambiance, et le refrain n’est pas en reste. On y retrouve la partie mélodique cristalline comme fil rouge, apportant vraiment cette partie mélo que j’apprécie beaucoup.

Les couplets sont vraiment là pour envoyer du bois. Pas de pitié, on va à fond, potards au maximum et on envoie tout ce qu’on a dans le ventre. On suit donc le second couplet jusqu’au mini bridge à la 2ème minute, qui me fait beaucoup penser aux breakdowns d’As I lay Dying (comme dans Nothing Left ou Confined). Second refrain, on ne change pas une équipe qui gagne, mais au contraire on améliore l’existant grâce à un ralentissement de tempo sur la seconde partie du refrain, et un interlude mélodique qui sort de nulle part, mais qui fait toute la différence ! Ce morceau marque beaucoup de points !

On termine par l’outro de la chanson qui part encore dans un style tout à fait différent, plus mid-tempo, plus catchy, tout en s’efforçant de reprendre la fin de l’intro « March of the Retribution ». La boucle est bouclée, et cette doublette de morceaux nous en met plein les oreilles pour la première écoute. Et que dire de la petite fin à la batterie, vraiment le détail qui fait la différence. Je valide !

#3 - Eradicate

Bon, okay, qui a changé de disque ? Sans blague, on part sur un style tout à fait différent du précédent morceau, plus hardcore x deathcore, ce morceau est bien plus agressif, violent que le précédent. Le « Forever » du début m’a laissé croire un instant que j’écoutais Hatebreed !

La partie mélodique avant la première minute nous rappelle un bon vieux Slayer. Cependant, c’est typiquement le type de morceau avec lequel j’accroche le moins. Même les petits breaks de coreux n’y feront rien, pour moi, c’est trop brut, trop direct.

Attention cependant, c’est un très bon morceau, simplement il ne s’accorde pas avec ce que j’aime écouter. Cela dit, ce morceau reste l’un des plus courts de l’album avec 4″31 au compteur. L’interlude mélodique avec un petit solo de guitare apporte un peu de douceur, et ce n’est pas négligeable. L’outro me rappelle les meilleurs morceaux d’In Flames, et ce n’est pas pour me déplaire 🙂

Pour les amateurs de chansons de bourrins, foncez sur « Eradicate ». Pour ceux qui préfèrent d’autres styles, soyez rassurés, l’album est bien éclectique !

#4 - Protector

Intro bien plus metalcore, je sens que je vais aimer ce morceau. Et quelle entrée en matière de la batterie ! Ce genre d’entrée comme Avalanche de BMTH me met tout de suite de bonne humeur ! Et cela se confirme par la suite du titre.

Le refrain, mega catchy grâce à la mélodie de guitare s’écoute sans se lasser. La batterie bien entendu part à fond sur la double pédale, marque de fabrique de Heaven Shall Burn.

L’ensemble du morceau est vraiment très accrocheur, aux sonorités deathmetal mélo (In Flames, Soilwork, Dark Tranquillity) mais sans oublier que l’on parle d’un groupe mélangeant les styles : du coup, la batterie est très death, très lourde, mais les mélodies de guitare sont très claires, très douces, comme peuvent les faire les groupes scandinaves. En gros, on écoute un In Flames aux stéroïdes !

L’outro est juste parfaite, puisqu’elle reprend le refrain jusqu’à la fin, tout en laissant la batterie continuer à se déchainer sur un tapis de double pédale et de breaks improbables. Un très bon morceau, à écouter en priorité.

#5 - Übermacht

Un titre qui sonne très Rammstein dès les premières notes : rythmique très robotique, très militaire, et même dans les sonorités, avec ce riff très  Eins-zwei-drei-vier (1,2,3,4). Les nappes de synthé en arrière plan accentue cet élan. Seul la voix qui arrive nous permet de confirmer que l’on a bien à faire à un groupe de deathcore, et pas à de l’indus. Même si le riff principal reste dans cette ambiance, seule la batterie passe à un niveau supérieur dès le second couplet, avec blasts et double pédale.

D’ailleurs, même en regardant le clip, tout la première partie me fait penser à Ghost : ambiance religieuse, comme une sorte de mantra, avec des habillements très cultuels.

Bien entend, avec un groupe allemand et un titre allemand, il y a une partie chantée en allemand dans cette chanson. Et à en lire les paroles, ce titre est, comme d’autres sur cet opus, une vive critique au monde actuel. D’ailleurs, en observant les paroles, on constate bien que la critique, voire la rébellion, est bien présente :

Es zwingt Dich auf die Knie
Endlich, beugt sich Dein Haupt der Übermacht

ÜBERMACHT
HEAVEN SHALL BURN

Ce qui veut dire ici :

« Il te force à te mettre à genoux
Finalement, ta tête se baisse devant la surpuissance »

La fin de la chanson est pour moi vraiment la meilleure partie, et je suis même déçu qu’elle ne continue pas. Ces alternances anglais/allemand me plait beaucoup, comme elles me plaisent dans toutes les chansons, quelles que soient les langues (je pense par exemple à Moscow de Rammstein, pour rester dans le germanophone).

Finalement, un de mes titres préférés de l’album.

#6 - My Heart And The Ocean

Intro plus calme pour ce morceau, même si la batterie ne cesse de nous envoyer plein les oreilles. Le riff principal des guitares reste bien en tête jusqu’à ce que le morceau commence réellement à la 1ère minute (0″55 exactement). J’imagine tout à fait l’intro en début de concert, et sur le silence le rideau qui tombe pour laisser la fureur s’emparer du public.

Dans la construction du morceau, avec une batterie violente et des riffs composés de notes distinctes plus que d’accords, on se rapproche vraiment de morceaux d’As I Lay Dying, et pour que je les compare à mon groupe préféré, c’est que le job est fait.

Morceau très efficace, mais encore plus à mon niveau puisqu’il traite d’un sujet qui me tient à coeur : la sauvegarde de la biodiversité et le cri d’appel des espèces marines. Le clip officiel d’ailleurs de ce morceau est accompagné d’un soutien à l’association de lutte contre le massacre marin, Sea Sheperd. Et autant vous dire le respect que j’ai pour les groupes qui soutiennent Sea Sheperd, comme peut le faire Sam Carter D’Architects.

In days so grey and old
Now all your scorn
Is just like salt on my lips
A thirst for freedom
Hungry for change

MY HEART AND THE OCEAN
HEAVEN SHALL BURN

#7 - Expatriate

Intro très calme, à peine audible, à la Robert Miles. Très onirique, cet intro apporte une bouffée d’oxygène après cet enchainement de morceaux explosifs. Au bout d’une minute de calme et de douceur, une mélodie piano arrive, très accrocheuse, très douce, mais aussi pesante, mélancolique.

Alors, on regarde le titre, « Expatriate ». On peut alors imaginer le poids de la chanson avec ce titre, et on continue d’écouter cet ensemble d’instruments (piano, guitare, violon) en se demande ce qui peut nous arriver. D’autant plus que le morceau dure 8″53… Oui, oui, quasiment 9 minutes !

Et à la minute 2″40, appuyée par un crescendo au violon, nous avons notre réponse : un discours en anglais, très militaire, très autoritaire, tels que des grands chef d’Etat ont pu le faire (De Gaulle, Roosevelt, Chruchill..), malheureusement (ou peut être est-ce voulu), le ton pris, l’accentuation germanique et l’engagement du texte nous fera penser en premier lieu à Adolf Hitler. D’autant plus que la fin du discours est finalement en allemand.

Du coup, j’ai voulu me pencher sur ce fameux discours, puisqu’à part cela, le reste du morceau est une mélodie identique au début (sauf la fin, mais nous y reviendrons plus tard).

English Part
These are the final days of your pharisaic unconcern
So just stand back and witness the fall of modern Babylon
New empires rose from ashes and they will fall to dust
Just like these everlasting fortresses will burn
Believed to be untouchable, invulnerable
Not taken by an alien army
But eroded and weakened from within
By rotten dogma and indifference
Awake!
Now fools will be your leaders and these jesters are your only hope?
Drowning in decadence and degeneration
As inbred modes of thought will degrade all of your cultures
This elitism has lead you down the darkest path
Take up the baton, this is not the time for declining battles
Never stop disputing, never stop the struggle
This enemy is wide awake and willing to march way ahead of us

They all preach harmony, but they just promote surrender
And their poisoned peace will suffocate
As liars rise to speak, yes, we shall wander this world
As wolves among sheep
Yet, they shall not claim these words
They will not take this mind
And here I stand, I can do no other
I come into this unforgiving conflict
So deep within the darkest abyss
Excommunicated, expatriated, but still fighting
Amidst the heart of blackness
No longer am I misled by your deceitful hopes
Embracing the certitude of victory, the triumph of integrity
This is my strife, for all eternity

German Part
Und wie Motten um das Licht
So tanzt Du weiter um das Feuer
Das die Welt verbrennt
Stehst lauthals lachend
Und doch taub und blind
Vor einem unbestechlichen Gericht
Das Licht von Schatten
Das Existenz von Nichtsein trennt
Dein geschundenes Herz
Geknechtet und betrogen von falschen Träumen
Verblendung und unsäglicher Vernunft
Klagt Dich und Deine eitlen Götter endlich an
Dort steigt kein milder Nebel der Vergessenheit
Es fällt kein Tuch des Schweigens über all die Zweifel, all die Lügen
Denn Dein Wissen siegte niemals über Deine Taten
Du hast verstanden und gesehen
Doch niemals aufbegehrt
Hier triffst Du die Wahrhaftigkeit, erbarmungslos
Doch auch gerecht und rein
Ein kalter, klarer Blick in stille Tiefen Deines Seins
Aus diesem Abgrund starren Dich, hellwach
Die Augen aller Deiner Ängste an
Und tausend Stimmen Deiner Feinde verkünden eine hohe Wahrheit
Die wohl niemals vor in Dein Gewissen drang
Eure Führer, Eure Farben, all Eure geliebten Staaten
Und alles, was Euch heilig ist
Sind nichts als Treibgut
In den ewigen Gezeiten von Aufstieg, Herrschaft, Niedergang

Bon pour vous résumer l’histoire parce que vous ne parlez peut être pas bien anglais et/ou allemand, il s’agit bien là d’un discours de rébellion, de révolte, voire de propagande. Je ne sais pas de qui Marcus Bischoff parle, à quel leader, état, pays fait-il allusion, mais en tout cas le message est clair.

Alors maintenant, les idiots seront vos leaders et ces bouffons sont votre seul espoir ?

On voit clairement qu’il essaie de tirer la sonnette d’alarme, surement sur une situation écologique, politique et économique qui s’effondre, et où personne ne semble prendre la mesure de la gravité. Notre paix est menacée, nous sommes des moutons et les loups sont dans la bergerie, telle est la vision de Marcus dans cette partie anglaise du discours. Cependant, la certitude d’une victoire le laisse plein d’espoir, et l’intégrité de chacun sera triomphante.

Dans la partie allemande du speech, Marcus est plus « poétique ».

Et tels des papillons devant la lumière, tu continues de danser devant le feu.

Alors que le monde brûle, tu restes en riant bruyamment.

On sent qu’il en a gros sur la patate notre Marcus ! Déjà, au lieu d’être dans une approche globale, il utilise le « TU » général dans cette partie, pointant du doigt l’inaction de certains. Le texte continue du plus belle, expliquant que nous sommes dans l’illusion, trompés par de faux rêves et de faux espoirs, que le silence ne peut effacer les doutes et les mensonges, et que malgré le fait que nous soyons conscient de cela, malgré les vérités révélées, nous restons impuissants, inactifs, et nous ne lançons aucune révolte digne de ce nom.

Ce texte se termine par un enchainement de 3 mots, avec l’accent sur le dernier, et je trouve que cela ponctue parfaitement ce morceau :

Aufstieg, Herrschaft, Niedergang*.

*En français : Ascension, Domination, déclin.

#8 - What War Means

Bon, tout comme Eradicate, ce morceau est très Deathcore, donc je vais avoir du mal à en dire quelque chose. Disons que le titre déjà est explicite. « What War Means », on s’attend pas à une douceur !

L’intro est très lourde, très deathcore, et même les petites mélodies de guitare ne suffisent pas à apaiser ce morceau de bourrin. C’est ce genre de morceau sans refrain à proprement parlé, qui s’écoute d’une traite, puisque le niveau ne bouge pas du début à la fin. Bon, la double croche à la guitare et la double pédale sont de mises, on est limite proche d’un blastbeat de black metal.

Le riff principal, que l’on entend bien à la minute 2″19 est cependant bien sympa. Voilà, mis à part cela, ce morceau reste pour moi un enchainement de riffs bourrins sans réel intérêt. Mais comme je l’ai dit plus haut, comme ce style n’est pas mon préféré, je ne suis bien entendu pas objectif. Et d’ailleurs Marcus le sait bien, puisqu’il me crache à la gueule à la 4″20 !

#9 - Terminate The Unconcern

#10 - Tha Ashes Of My Enemies




#1 - Chilrden Of A Lesser God

#2 - La Résistance

Titre très électro

#3 - The Sorrows Of Victory

#4 - Stateless

#5 - Tirpitz

#6 - Truther

#7 - Critical Mass

#8 - Eagles Among Vultures

#9 - Weakness Leaving My Heart

Conclusion

Discographie

Vidéos du groupe