ETHS c’est ce fameux groupe français pour lequel tout le monde se pose la question de savoir si c’est bien une fille qui hurle ainsi. On aurait pu dire, « oui mais ca, c’était avant ! ». Avant, quand Candice était encore présente. Car depuis 2012 et le départ de Candice pour des raisons personnelles, c’est Rachel Aspe qui la remplace, et on attendait tous avec impatience de voir si la relève était assurée. Et avec cet album, elle est plus qu’assurée ! Et on va vous dire pourquoi dans cette chronique d’Ankaa ! Ankaa est le 4e album studio du groupe, sorti le 22 avril 2016 sur le label Season of Mist. C’est le premier album du groupe sans la présence de Candice au chant.

Outre le titre qui me laisse dubitatif, l’album semble proposer un univers bien précis puisqu’aucun titre n’est clairement compréhensible sans s’y pencher un peu plus. Tout d’abord, le titre Ankaa se rapporte à l’une des étoiles de la constellation du Phénix. Alpha Phoenicis (α Phe / α Phoenicis) est l’étoile la plus brillante de la constellation du Phénix. Elle est aussi appelée par son nom traditionnel Ankaa (العنقاء le phénix en arabe)(1). Concernant les titres, ils restent en adéquation avec le passé récent du groupe, en proposant des sonorités latines, grecques, étrangères et donc méconnues, voire insolites, tout en ayant cette fois un rapport avec le ciel, les étoiles, les constellations.

Entre autres, « Alnilam » est, en arabe, l’une des étoiles de la constellation d’Orion, appelée également « Epsilon Orionis » en grec ancien. Cela se confirme en lisant les paroles de ce tryptique (Alnitak-Alnilam-Mintaka), puisqu’elles font référence à Orion. Il en est de même pour Alnitak (Zêta Orionis) et Mintaka (Delta Orionis) qui sont elles aussi des étoiles de la ceinture d’Orion. En effet, Alnitak (ζ Ori), Mintaka (δ Ori) et Alnilam (ε Ori) (appelées également « les Trois Mages ») constituent à elles trois la ceinture ou le baudrier d’Orion.(2)

(1) Source: Wikipedia. Alpha Phoenicis
(2) Source: Wikipedia. Zeta Orionis




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Membres : Rachel Aspe (Chant); Staif Bihl (guitare / chant); Damien Rivoal (Basse); Dirk Verbeuren (batterie studio); RUL (Batterie).

Singles : Alnilam, Nihil Sine Causa

Avis personnel

Titres phares : Alnilam, Vae Victis, Nefas

Note : star star star star_border star_border


Visuel – Pochette

eths ankaa pochette albumDepuis quelques albums (Tératologie pour être précis), ETHS arbore à chaque fois une nouvelle typographie pour le nom du groupe, alors que sur les 3 premiers albums (Samantha, Autopsie et Sôma), elle restait identique. Après avoir été manuscrite sur Tératologie, légèrement gothique sur III, on retrouve sur Ankaa une police d’écriture classique, en majuscules, arborant juste la barre du T plus grande, débordant ainsi sur le H. A savoir si cela est en corrélation avec l’arrivée de Rachel, puisque cette écriture était déjà présente sur l’EP « Ex Umbra In Solem », dans tous les cas, j’ai l’impression que le groupe se cherche encore sur la manière de présenter visuellement le nom du groupe. Ont-ils enfin trouver leur identité visuelle ? Par contre, concernant les visuels, ETHS a toujours été productif et imaginatif.

Après la femme mi-humaine, mi-bois sur Sôma, le lapin disséqué sur Tératologie, et la guerrière tribale sur III, nous avons ici une pochette arborant un crâne humain, auquel il manque les orbites occulaires et la mandibule inférieure. Des lacérations au niveau des yeux laissent supposer que l’être humain dont le crâne appartient aurait été victime de maltraitance, expliquant ainsi cette absence de globes. Sur le crâne se trouve des gravures en forme de triangles (ca fait pas un peu Illuminati tout ca ?), ce dernier étant présenté sur un fond taupe où l’on peut distinguer des écritures anciennes. Au verso du livret, on peut distinguer une sorte de représentation céleste, puisqu’il y est présenté des globes terrestres anciens, entouré de cercles représentant les signes astrologiques (en latin). Le livret quant à lui ne présente aucun intérêt puisque nous n’y trouvons que les paroles. Aucune photo, aucun autre visuel. Simple, sobre.


Première Ecoute de Eths – Ankaa

Dans l’ensemble, Ankaa reste dans la lignée de Tératologie et de Sôma, même si les fans de la première heure ne reconnaitront plus ce qui faisait le charme du groupe : des rythmiques saccadées, un growl puissant et des paroles très crues, attaquées au vitriol (qui est d’ailleurs le nom d’une des chansons du groupe sur Tératologie). Les nouveaux titres d’ETHS sont plus recherchés, on remarque moins les syncopes et le chant a pris une tournure encore jamais abordée par le groupe. En effet, le point positif, c’est que Rachel a un panel de voix bien plus large que pouvait avoir Candice. Entre murmures, chants clairs, growls, grunts et autres prouesses vocales, Rachel apporte une nouvelle dimension musicale, même si sa tessiture trop grave nous empêche par moment de distinguer les paroles. Le groupe a également fait appel à d’autres personnes pour cet album, autant pour l’écriture des paroles (Faustine Berardo) que pour le chant (Sarah Layssac d’Arkan et Faustine Berardo, Jon Howard, Björn Strid) sur « Sekhat Aaru », « Nixi Dii » ou encore Nihil Sine Causa », entre autres.

Musicalement, on reconnait les influences orientales du groupe sur « Sekhat Aaru » par exemple (chanson sur l’Egypte), mais également d’autres influences plus électro (comme sur « Vae Victis ») ou de l’autre groupe phare français, Gojira, sur « Nixi Dii ». L’ambiance est assez étrange, non pas glauque et inquiétante comme sur les albums précédents, mais plutôt exoplanétaire, très astral. Les chansons sont d’ailleurs plus longues qu’à l’habitude (« Seditio », « Nixi Dii » ou encore « Alnitak-Alnilam-Mintaka ») et les approches plus complexes. On ressent une vraie logique et une réelle cohérence entre les morceaux, comme si une histoire était racontée. On n’est pas très loin du concept-album même si je pense qu’il n’en fait pas partie.

Les morceaux dans l’ensemble sont violents, directs et assez intriguants. L’entrée en matière se fait violemment avec « Nefas », et tout au long de l’album on passera de moments calmes à des moments rapides, voire lourds et angoissants (« Nixi Dii »). Certains morceaux ressortent plus que d’autres comme « Nefas », « Vae Victis » ou « Alnilam », et l’album propose une diversité musicale intéressante.

Autrement, chose qui m’a le plus frappé, le groupe propose 2 chansons en anglais, dont une chantée par Jon Howard (Paramore) et l’autre par -excusé du peu- Björn Strid de Soilwork. Dans un sens, perdre l’identité « française » m’a sur le coup un peu déçu, mais finalement, avoir ces guests sur l’album apporte une certaine crédibilité. Finalement, l’album est dédicacé à Isilion.

Track Listing

1. Nefas (3:51) >>> Lire la chronique de la chanson
2. Nihil Sine Causa (4:54) >>> Lire la chronique de la chanson
3. Amaterasu (3:58) >>> Lire la chronique de la chanson
4. Seditio (6:37) >>> Lire la chronique de la chanson
5. Nixi Dii (7:59) >>> Lire la chronique de la chanson
6. Vae Victis (5:06) >>> Lire la chronique de la chanson
7. HAR1 (4:04) >>> Lire la chronique de la chanson
8. Sekhet Aaru (4:10) >>> Lire la chronique de la chanson
9. Kumari Kandam (4:16) >>> Lire la chronique de la chanson
10. Alnitak (4:05) >>> Lire la chronique de la chanson
11. Alnilam (3:41) >>> Lire la chronique de la chanson
12. Mintaka (5:08) >>> Lire la chronique de la chanson

 

Track by Track

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Conclusion

Eths – Le Groupe


Discographie

Eths ex umbra in solem album
Ex Umbra In Solem - 2014
eths III pochette
III - 2012
Eths tératologie album
Tératologie - 2007
Eths Soma album
Sôma - 2004
Eths Samantha Album
Samantha - 2002
Eths autopsie album
Autopsie - 2000

Anciennes Vidéos

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