Avis personnel

L’avantage de pouvoir gérer un webzine musical, c’est cette possibilité de découvrir des groupes pourtant locaux, mais que l’on a jamais pu écouter auparavant. C’est le cas de Seeds Of Mary, orginaire de Bordeaux, donc du Sud ! Ce groupe de rock alternatif compte à ce jour 3 albums et 2 EP, et la découverte du jour concerne leur dernier album en date, Serendipity, sorti ce 25 septembre 2020 chez Klonosphère.

Créé en 2011, Seeds of Mary a bien évolué, tant sur le plan musical que sur leur notoriété, ayant déjà des scènes en France, en Suisse et en Belgique à leur actif. Serendipity est donc le 3ème opus du groupe, apparemment, à en croire les autres chroniques déjà sorties, très sombre et à la fois aérien.

A première écoute, je dirai même que l’on se rapproche du doom, tant les mélodies sont recherchées, les rythmiques grasses et lentes et le chant aussi caverneux. Quand j’ai regardé les influences, je n’ai donc pas été surpris d’y retrouver Soundgarden, Alice in Chains, Peal Jam ou encore Nine Inch Nails. Le groupe, que je ne connaissais donc pas encore, a quand même partagé la scène avec Dagoba ou encore Klone ! Pas mal non ?

L’album dans son ensemble est de bonne facture, l’harmonie est bien présente, et l’ambiance pesante. Les musiques s’enchainent bien, et les ambiances sont différentes mais similaires sur un point : leur côté sombre. Il est évident que chacune des pistes fait penser à Soundgarden ou Alice in Chains, mais tout en étant chacune particulière. Allons dans l’antre de la bête voir ce que cela donne en détail.

 Titres phares : Rewind Me, Bleed Me Dry, Sanity Is Statistical

Note :

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Le chroniqueur

Infos sur l'album - Track Listing

  1. The Atheist (5’’52)
  2. Rewind Me (3’’45)
  3. Not Where I Belong (4’’16)
  4. Bleed Me Dry (5’’24)
  5. Reinventing You (2’’49)
  6. Chameleonic (7’’25)
  7. Gone Astray (4’’42)
  8. Sanity is Statistical (3’’48)
  9. From The Void (4’’04)
  10. Somewhere Between Me and Myself (5’’18)

Date de sortie : 25/09/2020

Label : Klonosphère

A écouter en premier :

Track by Track

#1 – The Atheist

Après quelques secondes d’intro un peu stressante, le premier titre de Serendipity appelé The Atheist commence par une structure lourde et saccadée, ryhtmée par des guitares bien grasses, introduction à un couplet totalement planant et léger. Le pré-refrain rappelle les meilleurs groupes des années 80 comme Alice in Chains, Soundgarden ou Nine Inch Nails. Pour ma part, je pense beaucoup à Soundgarden. Après un second passage planant (2″50), un bridge complètement alambiqué survient et nous surprend ! Les harmoniques criardes s’opposent aux rythmiques imposantes et au mélodies étranges. L’outro est finalement de nouveau calme avant d’annoncer une fin plus tranchante lorsque la batterie impose son rythme calé au métronome. Un très bon morceau pour commencer, et nous mettre tout de suite dans le bain !

#2 – Rewind Me

Ce second morceau, qui fait l’objet d’un clip assez marrant (faudrait m’expliquer le délire peinture rose ^^) reste dans la même veine, influence Cornellienne (non, pas comme les problèmes corneliens ^^) , avec un refrain court, mais entêtant. Des enchaînements verse-chorus-verse comme dirait feu Kurt Cobain, indémodable mais terriblement efficace. Pourquoi faire compliqué ? Un titre sans nouveauté surprenante, on dirait même un classique des années 80-90 tellement le modèle est efficace. Le petit solo n’y changera rien, bien au contraire, même si pour ma part, je l’aurai vu un poil plus court. Le bridge avant le refrain final est bien amené, et on termine sur un refrain ad libitum, encore un classique qui fonctionne !

#3 – Not Where I Belong

Une intro de nuit étoilée ? Le clochettes résonnent dans la nuit… et puis. Le début d’un périple très sombre, très angoissant. Où va-t-on ? Telle est la question que l’on pourrait se poser en écoutant ce titre aux allures de Faith No More. Les passages calmes s’entremêlent avec le refrain plus imposant, et pourtant cette voix reste tellement aérienne, mais que se passe-t-il ? Peut-être ne sommes nous pas là où nous devrions, peut-être n’avons aucune appartenance physique, qui sait ?! Bref, un titre bien construit, qui nous emmene dans un périple intimidant, même si ce dernier ne fait pas partie de ma top list.

#4 – Bleed Me Dry

Voilà un titre plus engageant ! L’intro plus metal / hardcore qui s’appuie sur une basse puissante et une rythmique mid-tempo me plait davantage. Et que dire de cette fin d’intro syncopée aux mesures interminables au plaisir à en faire palir des groupes comme Gojira ou ETHS ! Les couplets sont intéressants, j’aime cette alterance de rythmiques saccadées et de mélodies chaloupées. Le refrain passe tout seul, et la reprise post refrain est juste géniale, elle redonne tellement d’énergie avant d’être violemment stoppée par ce satané couplet lancinant. Pour moi, ce titre est tout simplement efficace, et mérite sa place dans mon top 3 !

#5 – Reinventing You

Passage acousitque avec cette balade qui débute à la guitare acoustique et une voix beaucoup plus douce, suave et apaisante. La mélodie est simple, mais agréable. C’est clairement un morceau d’inspiration Soundgarden (RIP Chris Cornell…). En version « radio edit », c’est le type de chanson qui s’écoute facilement, et parfaite pour les soirs de pluie mélancoliques. Peu de choses à dire sur ce morceau si ce n’est qu’il est simple mais efficace.

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#6 – Chameleonic

Une nouvelle intro stellaire, mélodique et mélancolique. A première écoute, on pourrait envisager un titre plus gothique doom, mais Seeds of Mary reste dans ce qu’il sait faire : un rock alternatif torturé. Tout se passe dans la voix qui nous partagent ses lamentations. Ce que je trouve dommage, et en même temps ce qui en fait son charme, c’est la similarité entre les morceaux. Ce dernier ne déroge pas à la règle, il reste très bon, bien construit, dans la continuité des précédents, mais pour moi trop identique à ceux déjà écoutés.

#7 – Gone Astray

Ah enfin un morceau avec de nouvelles couleurs, de nouvelles ambiance. On part plus sur un titre qui ferait penser à un Manson des premières heures. Très lent, très lancinant, angoissant, mais intriguant en même temps. On est d’ailleurs plus proche sur ce morceau de NIN et de Manson que pour les précédents. Il s’articule autour d’une mélodie de guitare en clean avec un effet de reverbe qui lui donne cette rondeur et cette profondeur nécessaire pour contraster avec l’ambiance du morceau. En résumé, un morceau différent, et intéressant, à écouter si l’on aime ces ambiances plus métal indus.

#8 – Sanity is Statistical

Dans la continuité du morceau précédent, on retrouve un morceau plus indus, avec un mid-tempo bien trempé, et un chant plus tranché, tout en gardant ce timbre à la Chris Cornell / Trent Reznor. L’intro à la basse nous entraine directement dans l’ambiance du morceau, accompagné très rapidement par la batterie et le chant, avant d’arriver sur une fin d’intro qui laisserait même penser à un riff de Nirvana, si le refrain ne venait pas remettre les pendules à l’heure ! On est sur du rock alternatif, on est sur du style indus, et la suite du morceau nous le rappelle volontiers ! La rythmique des guitares est vraiment sympa, et le chant agréable à écouter. Encore un morceau qui fait des étincelles et qui se laisse écouter facilement, quel que soit son style de prédilection. Le bridge rappelle encore une fois Marilyn Manson avec cette rythmique qu’aprrécie tellement Mick Thompson de Slipknot. La fin ne fait que mettre un point d’honneur à ce que le morceau se termine comme il se doit : en force !

#9 – From The Void

Nouvelle intro plus douce, plus mélodieuse, plus mélancolique. Morceau très lent, très triste. Comme si l’on se rapprochait de la fin. Mais la fin de quoi ? De l’album, de la vie, du monde ? En regardant le titre du morceau, « From The Void », on pourrait en déduire qu’il s’agirait d’une fin plus virulente. Le pont agrémenté de roulements de tambour fait penser aux prémices d’une exécution. Il préparait surtout la fin du morceau, plus aggressive, comme si l’on devait se rebeller contre cette fin pourtant inévitable. A confirmer au travers des paroles ou lors peut-être d’une interview avec le groupe.

#10 – Somewhere Between Me and Myself

Revenons aux fondamentaux, et reprenons un morceau plus classique. Structures saccadées en intro, couplets posés et calmes, refrain entraînant, la recette Seeds Of Mary fonctionne encore, même jusqu’au dernier morceau !  J’aurai aimé une fin plus animée, mais nous resterons sur un morceau plus lent, plus lourd, comme pour annoncer que cette fois, ce sera bien la fin du voyage. Moment intéressant du morceau, la pause silencieuse (3″35) qui survient après une envolée mélodieuse (3″10) qui aurait pu laisser penser à la fin du morceau ou à l’annonce d’une fin différente. Mais nous n’aurons droit qu’à un refrain et un solo somme toute intéressant. L’outro plus tribale est cela dit très intéressante, puisqu’elle laisse part à une ambiance plus instrumentale, comme Gojira sait si bien les faire. Point Bonus pour cette fin vraiment sympa !

Conclusion

Même si le style de Seeds of Mary s’appuie sur des groupes reconnus mais qui ne font pas forcément partie de ma discographie de référence (à savoir Soundgarden, Faith No More et Alice in Chains), j’ai eu plaisir à écouter cet album, pour diverses raisons. Tout d’abord parce qu’il est bien construit : les chansons sont agréables à écouter, l’ambiance pesante est assumée, et mine de rien certains riffs et lignes de chants restent en tête. Ne dit-on pas que justement  c’est parce que cela reste en tête que c’est de qualité ? En tout cas, le job est fait, et je ne suis pas surpris que ce groupe gagne autant en popularité, et que nombreux seront ceux qui sauront appréciser cet album à sa juste valeur.

Je retiendrai surtout trois morceaux, Rewind Men Bleed Me Dry et Sanity is Statisitcal, peut être justement parce que ce sont ceux qui s’éloignent plus ou moins du style global, et également je retiendrai que nous sommes en France encore et toujours capable de proposer des contenus de qualité, par des groupes de qualité.

Discographie

Vidéos du groupe